Visite d'un ancien frère

Langue pendue Nombre de messages : 61 Date d'inscription : 04/01/2006

La nuit tombait alors que la lune remplaçait peu à peu le soleil. Dehors de la pluie fine et légère se décrochait des lourds nuages noirs qui sévissaient dans le ciel d’Ordenum. La forteresse des Chevaliers Noirs se dressait, dominant les autres bâtiments de ses haut murs gris, face à une forme qui attendait devant la porte. L’olympien posa sa main nue sur une pièce en fer, représentant une tête de loups. D’un geste lourd et lent, Constantin tapa deux coups sur la porte en bois; résonnant dans les entrailles du repère. Aucun bruit ne se faisaient entendre, l’olympien vêtu d’une longue cape pourpre qui volant dans le vent du nord, silencieux, debout face à la demeure de ses anciens frères.

Comme bien souvent Xenos apparut aux créneaux au dessus de la porte pour voir qui venait donc frapper. Se penchant il mima une moue de surprise à la vue de l'ancien Loup. Et se retournant il lança:

Bouge pas, je viens t'ouvrir.

Langue pendue Nombre de messages : 61 Date d'inscription : 04/01/2006

Une tête dépassa des murs, celle de Xenos. Sans rien dire Constantin attendait devant la porte, entièrement recouvert de sa cape. Ses cheveux mouillés tombaient sur son front, d’énormes gouttes commençaient à rouler sur son visage fin.

Lentement, dans un bruit sourd de bois détrempé et gonflé, la porte s'ouvrit, laissant sortir des raies de lumière accueillants.

Allons ne reste pas au dehors, entre et viens te sécher.

Langue pendue Nombre de messages : 61 Date d'inscription : 04/01/2006

La porte de la forteresse s’ouvrit lentement, laissant pénétrer Constantin dans l’enceinte. L’atmosphère était plutôt lugubre. L’air était tempéré mais lourd, les bougies et les torches peinaient à maintenir une clarté correcte, qui permettait difficilement à Xenos de distinguer les traits du visage de l’olympien. Les yeux gris de Constantin avaient conserver leur vivacité d’antan, mais la peau de l’Exécuteur était étrangement pâle, tandis que ses cheveux noirs mouillés tombaient sur son front. D’un geste lent il enleva la cape pourpre qui le couvrait, dévoilant une armure noire qui n’émettait aucun reflet, noire comme la néant, la lumière même semblait aspirée.

Annonces mon arrivée à Althéa de Rioghan je te prie, elle est bien ici n’est-ce pas?

Sa voix était elle aussi restée la même, douce, articulant chaque syllabes avec clarté. Constantin avait l’air d’un être fatigué, las, mais sa volonté et son mental semblait intact.

Comme si elle avait besoin d'être mise au courant si en effet elle se trouve en ces murs.

Cette phrase avait été jetée avec un ton presque porté sur le dédain. Ce qui était assez inhabituel pour Xenos.

Si tu as soif tu sais où te servir. Pour ma part j'ai d'autres affaires, tu m'excuseras. Donc à moins que ma présence ne soit requise je te laisserai.

Une main chaude et douce se posa lentement sur l'épaule de Xenos.

Je t'ai connu plus accueillant ...

Xenos se retourna, les yeux froids, du moins en apparence. Car au fond une ou deux rares personnes pouvaient y lire tristesse mélancolie et malêtre. Et Althéa était l'une de ces personnes. Du coup le jeune assassin ne répondit rien, sachant qu'au moins en partie sa soeur comprendrait. Tout du moins l'espérait il. Pendant des lunes il avait eu peur pour elle. Pendant des lunes il avait été loin de chez lui, loin de tous ceux qu'il aimait. Certes il avait été en compagnie de son seigneur, mais ce n'était pas pareil.

Et là, Bahel' avait "disparu", Althéa était tout juste revenu, Legan était dans un aussi sale état que lui..Bref rien de rassurant ni de réconfortant ne lui était offert. Aussi avait il du mal à montrer compassion et chaleur à l'arrivée d'un être pour qui il ne savait pas quoi éprouver. Respect, haine, rien du tout...ou tout autre chose.

Pour l'instant il n'avait pas la force de se montrer courtois, pas pour lui. Il en était désolé quelque part. Mais chacun ses problèmes passagers, et pour son ancien maître pourquoi aurait il du s'en cacher?

Langue pendue Nombre de messages : 61 Date d'inscription : 04/01/2006

Althéa venait d’apparaître, toujours aussi élégante et troublante. Son visage je le connaissais parfaitement, une pouce douce et délicate, des yeux étaient comme deux petite flammèches brûlant dans un esprit atypique, ses cheveux étaient roux comme un brasier, se consumant lentement sur un corps svelte et élancé. Xenos ne répondit pas à la remarque de la Chevalier Noir, j’attendis patiemment qu’il parte, sans rien dire. Peut être n’avait-il pas encore digéré mon départ peu polis ? mais je n’étais pas venu ici pour me faire pardonné, je n’en avais pas l’intention d’ailleurs. Mon intérêt se situait devant moi, à quelques pas, attendant surement que j’entame la discussion. « Tu as l’air de te porter à merveille, finalement tu es restée en vie malgré les risques. »

Xenos écoutait les mots de Constantin, le regard baissé sur le sol. En d'autres situations il aurait aimé parler avec lui, entre autre de ce fils sorti de nulle part. Mais aujourd'hui il avait d'autres préoccupations et n'était pas des plus...courtois ou civilisé. Toutefois il resta malgré ses dires, écoutant ce qui allait se passer.

Seigneur Loup Nombre de messages : 205 Date d'inscription : 30/07/2005

Slash avait entendu qu'il y avait de la visite à la tour. Et pas n'importe quelle visite. Il savait pertinemment de qui il s'agissait avant qu'il n'atteigne la porte.

Il resta à regarder dans les créneaux alors qu'Althéa et Constantin semblaient sur le point de discuter. Il ne descendit pas et ne fit aucune intervention. Les fentes étroites des créneaux étaient parfaites pour ne pas se faire repérer, et, de plus, dans cet art, l'assassin était depuis longtemps passé maître.

Son regard se posa sur Althéa et il eut un soupir déçu, avant de quitter les lieux, s'en allant vers ses quartiers. Une intervention si brève et si discrète qu'il fallut avoir porté sans cesse son attention sur les créneaux pour apercvoir Slash.

En effet je suis en vie ...

Pour quoi es tu ici ?

Langue pendue Nombre de messages : 61 Date d'inscription : 04/01/2006

Althéa se décidait à me parler, quelques mots seulement, comme à son habitude. Le sourire aux lèvre mon regard curieux se promener sur la façade de la forteresse, et par hasard je remarquai une ombre indistincte se profilait, malheureusement je ne pus l’identifier, je décida donc d’enchaîner la conversation sans y prêter attention.

Je me rappelle qu’un jour, quelqu'un m’a demandé s’il était obligé d’avoir une raison pour rencontrer une personne. Si raison il y a, c’est bien pour m’assurer que vous êtes en parfaite santé, ce qui semble être le cas.

Xénos était resté, je ne sais pourquoi, le curiosité, de l’intérêt peut être ? Je le gardais dans le collimateur, non pas parce que je voyais en lui une menace quelconque, il n’avait aucune raison de m’attaquer, mais surveiller son comportement face à ma présence.

Xenos resta là, la main d'Althéa toujours posée sur son épaule, tournant le dos à son ancien mentor. Il ne le voyait pas, mais les muscles de son visage étaient crispés, saillant sous ses paumettes. Et son regard était lourd de tristesse. La situation actuelle le rendait las, et la présence de Constantin alourdissait le tableau. L'humeur de l'assassin, semblable à celle de son blason, lui interdisait de parler, de peur de laisser sortir des mots qu'il pourrait plus tard regretter. Mais il pouvait encore supporter de rester ici....pour l'instant.

Je te remercie de m'avoir soigné Constantin. Mais je crois que ta présence ici n'est pas souhaitable ...

Tu as choisi une voie que les autres Loups ne comprennent pas ... moi même je n'y arrive pas, malgré mes efforts.

Althéa parlait à Constantin avec un ton plutôt froid, bien que ses remerciments furent sincères. Elle ne lacha pas l'épaule de Xenos, peut être pour lui indiquer qu'elle désirait qu'il reste près d'elle, ou peut être parce que trop concentrée sur le visiteur, avait-elle oublié la position de sa dextre

Xenos écoutait avec attention, ses yeux rivés sur le flanc d'Althéa. Il ne réagissait pas, aucun mouvement de son corps n'était discernable, hormis celui de sa respiration. Une part de son ouïe était fixée sur le crépitement du feu non loin, essayant ainsi de se focaliser sur quelque chose, afin de garder un certain calme.

Langue pendue Nombre de messages : 61 Date d'inscription : 04/01/2006

L’atmosphère semblait tendu, insupportable, pourtant ma visite n’avait rien d’un rendez-vous officiel avec des enjeux importants, ce n’était qu’une simple visite. Même Althéa en qui je sentais une amitié sincère me repoussait, sans que je ne comprenne pourquoi. Xénos, lui, me tournait le dos, proche de l’olympienne. Pour la première je me sentais indésirable, tel la peste frappant à votre porte. Je cherchais un signe quelconque dans les yeux d’Althéa, mais il ne vint jamais. Je fus pris d’une soudaine colère, démesurée, mélanger à une peine insurmontable, je pouvais sentir ma peau se tirer, mes poils s’hérissait sous mon armure tandis qu’une sensation étrange m’envahissait, comme si ma vie se jouait, là, maintenant, ici.
« Indésirable !? Ma présence vous dérange à ce point ? » Un sourire nerveux commençait à naître sur mes lèvre, incontrôlable. « Indésirable… » Mon regard nu se posait sur Althéa, toujours aussi distante. « Je suis mort pour toi Althéa, parce que je m’inquiétais pour ta santé… Sans Hadès je serai toujours en enfer, je suis mort pour toi, et… et tu me rejettes lorsque je viens prendre des nouvelles ! Qu’ai-je donc fais pour mériter un tel comportement de ta part Althéa ? » Je craignais déjà que la scène devienne pathétique, tout comme la dernière fois. Je pris cependant le risque de rester pour attendre une réponse, une réponse nécessaire, vitale… « Althéa… »

Althéa demeurait imperturbable et ne quittait pas Constantin du regard.

Le devoir veut parfois quelques sacrifices .... je l'ai bafoué bien trop souvent ...

Elle lacha l'épaule de Xenos pour s'avancer vers Constantin et lui murmurer quelque chose à l'oreille

Xenos se retourna pour suivre le mouvement de sa soeur. Son visage était totalement impassaible, détendu et aucune émotion n'y était lisible. Cela en devenait apeurant. Le devoir...oui le devoir, l'assassin le connaissait bien. Et ces dernières semaine il lui avait été dur de le suivre. Mais il l'avait fait. Et une part de lui en voulait à Constantin. Car sa soeur avait été censée être en sécurité en dehors de Quatar tandis qu'elle l'attendait. Mais cela n'avait pas été le cas. Le jeune Loup ne savait pas exactement ce qu'il s'était passé, mais irraisonnablement il en voulait au moins pour partie à son ancien mentor. Celui-ci ne semblait pas apprécier la tournure des évènements. Pourtant il aurait dû s'y attendre...depuis bien longtemps. Après tout il avait lui même mis de la distance entre eux, il avait lui même coupé les ponts. Et ce ne sont pas ses quelques apparitions mêlées de mystère où jamais il n'avait cherché à s'expliquer qui y changeait quelque chose.

Langue pendue Nombre de messages : 61 Date d'inscription : 04/01/2006

Le couperet venait de tomber. Le regard de Constantin fixait le mur face à lui, plongeant ses yeux dans le néant du désespoir. L’olympien resta ainsi de longues secondes, inerte, les lèvres d’Althéa proches des oreilles de Constantin, qui venait de prononcer les paroles les plus blessantes qu’il n’avait jamais entendu. « Alors je suis un sacrifice… nécessaire. » Très lentement les yeux de Constantin dévièrent sur la Chevalier Noir. « J’aurai tout sacrifié pour toi Althéa. » L’olympien reposa sa cape pourpre sur ses épaules, humide et dégoulinante, elle n’avait pas eu le temps de sécher. « Je pensais te connaître, je pense qu’un… Cela n’a plus d’importance. » Constantin balaya une dernière fois son regard sur ces visages familiers, emplit de dégoût et de colère. Sans prendre la peine de dire au revoir, il ouvrit la porte et la referma lui même, sans la claquer pourtant. Ainsi se terminait le peu de relation qui avait été entretenue, ce qui était certains, c’est que Constantin repartit différent, néanmoins sans sa bonne conscience qu’il abandonna pour de bon.

Althéa regarda un instant Constantin s'éloigner, puis tourna les talons.
D'un violent mouvement rageur, elle frappa le mur à côté d'elle et fit s'envoler quelques morceaux de pierre tandis qu'un fil filet pourpre s'échappa de sa main.
Elle s'éloigna sans un mot, laissant Xenos seul et un chemin de goutelettes sanguines derrière elle.

Xenos était dégoûté. Décidément Althéa en ce moment avait les nerfs à vifs. Entre l'altercation avec Legan, le froid avec Slash et aujourd'hui...il se demandait encore comment l'approcher et l'aider. Peut être ne le pouvait il simplement pas, pour le moment du moins. Lentement, le menton baissé, l'assassin au coeur lourd repartir pour les créneaux.

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