Visite d'Herik Denoisel

Peu après, une porte de l'arrière salle s'ouvrit, sans aucun bruit. Et des ombes surgit, bras ouverts, Xenos. D'une voix haute et accueillante il s'exclama:


Herik! Cela faisait longtemps! Je suis heureux de te voir...mais dis moi, me tromperais je en disant que c'est la première fois que tu viens en nos murs?

Visiblement l'assassin était enthousiaste quant à la venue de l'ambassadeur. Il faut dire que les deux hommes avaient partagés quelques épreuves ensembles, et sans être encore des amis, l'assassin tenait en haute estime Herik et l'appréciait grandement.

Xenos écouta attentivement Herik et reprit un ton plus sérieux pour discuter.

En effet je vous vois mal travailler pour Ordenum, sans avoir affaire à nous. Je suis en tout cas bien content que vous ayez pris plus d'assurance. Car si notre forteresse est là pour compléter notre image, l faut savoir qu'autant nos murs sont noirs et froids, autant à l'intérieur nos pièces sont chaudes et accueillantes.

Mais je vous en prie, asseyez vous! Si vous voulez mieux nous connaître la discussion risque d'être longue, autant nous mettre à l'aise. Une boisson vous ferait elle plaisir au fait? Le temps est encore un peu frais dehors...

Xenos s'avança, prêt à récupérer les habits que l'oylmpien auraient à quitter pour être à l'aise. Lui même ne portait qu'une chemise de lin par dessus un pantalon de cuir.

Xenos alla porter le manteau du nouvel ambassadeur et le posa sur un crochet et en souriant répondit à sa première demande:

Moi, ne plus avoir de ma boisson fétiche? Pensez vous donc.

Et du coup l'assassin passa derrière le comptoir d'où il tira sans même à avoir à regarder sa main, une bouteille d'hydromel, et deux verres.

Je pense que cette relation ne peut se passer qu'au mieux. Nous avons beaucoup d'estime pour vous d'une manière générale, et votre travail revêt une grande importance pour notre ville. De fait, nous ne pouvons qu'applaudir votre nouveau poste.

Xenos déposa les verres et la bouteille sur la table, et après s'être assis face à Herik il servit les deux verres, tendant en premier un verre pour son invité.

Auriez vous donc peur de nous? Ou de votre poste?

Slash leva les yeux de ses missives alors que l'on frappait à la porte.

- Le seigneur Herik Denoisel est ici, monseigneur. Il attend dans la taverne..

Il y eut des bruits étouffés de papiers que l'on rassemble, le son des tiroirs qui coulissent, et en moins de temps qu'il n'en faut pourle dire, Slash sortait de son office.

Il se dirigea sans se presser vers la Griffe noire, un petit sourire amusé se glissant sur ses lèvres, empruntant le long couloir où il avait déjà emmené Heldria une fois, le jour de l'entretien qui avait précédé son intégration chez les chevaliers noirs. L'homme poussa la porte et la referma san bruit.

Son regard clair fit le tour de la salle et se posa sur Herik. Comme à l'accoutumée, Xenos était déjà là, à accueillir le visiteur. Il eut un autre sourire alors que, percevant des bribes de conversation, il en devina l'essentiel.

Eh bien, bonjour à vous Herik. Je me demandais quand vous finiriez par venir. Il est rare que l'on m'ait fait autant attendre.

Slash se dirigea vers les deux hommes. Ce même sourire supérieur, éngmatique, comme si les tréfonds de son âme, de ses pensées, s'exprimaient dans le retroussement léger de ses lèvres. Qelque chose de mystérieux, qu'il avait pris loisir à entretenir.

Comment allez vous? J'ai cru comprendre que vous parliez des relatins entre les Chevaliers Noirs et Ordenum?
He, comme vous l'avez probablement mentionné, les loups et l'ambassadeur doivent travailler de concert. Si les loups sont l'épée, vous êtes probablement, Herik, le gant de velours.
En bref, vous évoluez dans des sphères qui ne sont pas les nôtres, bien que parallèles à nous. Après tout, notre but à tous est de bâtir Ordenum...


Slash se tut et se gratta le menton.
A propos, je suis désolé du comportement de Cormag. Je l'ai destitué de son titre de chevalier noir, en espérant que cela mettra du plomb dans sa tête.

Xenos jusque là n'avait rien dit. Il était resté attentif mais silencieux. Toutefois au nom de Cormag ses yeux se relevèrent et un léger soufflement se fit entendre. Il murmura même:

Tsss...

Ce n'était pas à lui de parler, et il se taisait donc. Mais visiblement cela ne l'empêchait pas de réfléchir.

Herik s’était levé à l’arrivée du Seigneur d’Ordenum. Il l’avait salué comme cela se devait, espérant cacher sa légère intimidation. Il avait beau être le nouvel ambassadeur de la cité, il était toujours décontenancé par le regard et le sourire énigmatiques et charismatiques du Prince des Loups. De plus, le rencontrer dans sa propre tanière avait de quoi accroître l’embarras.

Bonjour Seigneur Slash, fit simplement Herik. Je crois que vous avez parfaitement résumé et imagé les rôles imbriqués des Chevaliers et des Ambassadeurs. Et c’est d’ailleurs pour entretenir le lien entre ces deux fonctions que je considère ma venue ici comme nécessaire… Je suis désolé de vous avoir fait attendre.

Herik crut discerner une réaction chez le Chevalier Xenos quand le cas du Chevalier Cormag fut évoqué. Il rebondit ainsi sur le sujet.

Le Chevalier Noir Cormag a fait une erreur, mais il a eu la pertinence de savoir s’arrêter et se retirer avant qu’il ne soit trop tard. J’espère que vous ne serez pas trop sévère avec lui…

Nul n’est infaillible, pensa l’Olympien. Et on apprend de ses erreurs… D’ailleurs une petite part en lui pensait qu’il avait lui-même failli à sa mission. Il était ici, alors qu’une expédition diplomatique olympienne rejoignait actuellement le camp des humains. Il n’avait pas su montrer aux autorités humaines l’intérêt de la présence d’au moins un grand représentant d’Ordenum, Chevalier Noir ou Ambassadeur.

Il est bien dommage qu’aucun d’entre nous n’ait pu rejoindre l’expédition chez nos voisins nordiques. Heureusement, il semble que notre citoyenne Maximilienne représente avantageusement notre belle cité. J’ai eu la chance de la rencontrer avant qu’elle ne parte là-bas et nous avons gardé contact. Je tenterai de me tenir informé de ce qui s’y passe.

Pour ma part Althéa, je ne considère pas la chose ainsi. Un humain veut tirer profit des olympiens, et certains lui mangent dans la main.

Mais dans tous les cas je ne vois pas le côté diplomatique. Je ne vois qu'une épreuve de force.

Xenos n'avait pas montré d'étonnement quant à l'arrivée impromptue de sa soeur, mais le sujet abordé semblait le rendre quelque peu morose. Il restait là, à regarder le fond de son verre.

Slash leva un sourcil calme à l'arrive imprompue de divers chevalers, apparemment tous intéressés par la discussion.
Le seigneur des loups leva imperceptiblement les épaules.

Je vais faire un résumé de la chose pour les nouveaux arrivants.
Une expédition s'est faite dans les terres humaines afin de lier contact avec leurs occupants. Il faut savoir qu'il s'agit d'une initiative lardanienne, qui a été énoncée sur le temple de la parole.

Slash se tourna vers Althéa et la regarda fixement.
Cormag s'est présenté lui même comme volontaire pour cette expédition afin de soutenir les Lardaniens et de représenter Ordenum. C'est une initiative spontanée, et je n'ai rien organisé. C'est pour cela que je n'ai prévenu pesonne; Je pensais, d'ailleurs, que si quiconque souhaitait rejoindre Cormag, il le ferat savoir. A moins qu'il ne faille également que je vous tienne également au courant de ce qui se passe sur le temple.

Slash se tut et reporta son regard sur Heldria, levant un sourcil.
Cormag a été démis temporairement de ses fonctions. Ce n'est que justice. J'aurais préféré ne pas avoir à le faire, mais un chef se doit d'être ferme. Je le déplore, mais c'est comme cela. J'aimerais que tu ailles lui parler, je te prie Heldria. Je veux qu'il comprenne qu'il reste un chevalier noir malgré tout.

Slash reporta finalement son regard sur Xenos en fronçant les sourcils.
Xenos... La diplomatie est et reste une épreuve de forces. Même si elle n'use que des mots. Cormag a fait une erreur et je ne peux pas la laisser passer. Je pense que tu le comprends...

Oh que oui, j'en ai moi même fait les frais à une époque, et je sais que cela ne peut que l'aider...s'il sait en tirere les bonnes leçons.

Xenos avait souri à Herik, appréciant sa moquerie. Mais apparemment son humeur n'était pas non plus trés joyeuse. Au moins le nouvel ambassadeur l'aidait à penser à autre chose. Et en cela il pouvait le remercier.

Tu devrais réfléchir à la situation Heldria, j'ai du m'interposer pour empêcher sa mort. Cormag est vraiment allé trop loin cette fois. Et notre maître ne pouvait pas faire moins que le mettre à pied. Cela lui permettra de retrouver ses esprits, et le calme. Du moins je l'espère.

..Plus unis sont les Loups moins le besoin de nouvelle troupe se fait ressentir.

Mais...à mon sens plus de vingt personnes ne serait guère utile.

Xenos était en effet plus sombre que lors de leur première véritable rencontre. Herik pouvait apercevoir une nouvelle facette de l'assassin. L'éclaireur jouait toujours avec son verre, faisant tourner le liquide doré et s'hypnotisant avec ce mouvement circulaire.

Xenos ne regarda même pas sa petite soeur partir, il écouta simplement son pas, léger. Une fois sortie il dit simplement:

Elle est jeune et fougueuse, mais elle apprend bien, et plutôt vite.

Herik répondit d’un geste de la main pour saluer Heldria qui s’en allait. Puis il s’adressa aux Chevaliers encore présents.

Vous avez raison… la qualité vaut souvent mieux que la quantité. Il reste alors à définir ce qu’est la qualité chez un Chevalier. Mais je doute que celle-ci ne se mesure qu’à la taille de ses tours de bras ! La force n’a pas meilleur allié que l’esprit, non ?

L’Olympien prenait un air amusé sur la tournure que prenait la discussion. Il s’exclama alors :

En parlant d’esprit militaire, j’ai une petite légende héroï-comique à vous conter si vous me le permettez !

Personne n’objecta. Il se lança alors dans une petite histoire récréative en espérant égayer son ami Xenos.

C’est l’histoire d’un vaillant soldat olympien qui, à l’issue d’une grande bataille, est fait prisonnier par des Elfes. Le soldat était blessé de toute part, et après quelques jours, une de ses jambes s’infecte à un tel point qu’il faut l’amputer. L’Olympien accepte mais demande à ses ravisseurs de faire porter sa jambe coupée sur les terres olympiennes ! Les Elfes sont étonnés mais exécutent la volonté du soldat.

Quelques jours s’écoulent encore et une infection gagne l’autre jambe. Et là encore il faut l’amputer. L’Olympien demande encore d’envoyer son membre coupé sur ses terres natales. Les Elfes acceptent. Quelques jours passent encore, et c’est au tour d’un des bras du pauvre soldat de s’infecter. Le bras est coupé lui aussi puis déposé sur les terres olympiennes.

L’infection ronge le dernier bras de l’Olympien, qui fait donc toujours la même demande aux Elfes. Mais Ces derniers refusent. Mais pourquoi demande le soldat surpris ? Les Elfes répondent alors : « Nous pensons que vous essayer de vous échapper » !

Herik ne put s’empêcher de sourire à l’histoire qu’il venait de narrer, et observa la réaction des Chevaliers…

[HRP : l'histoire n’est pas de moi, je l’ai juste « olympiennisée » !]

Je m'attendais à cette fin..Elle pourrait être vraie..si tant est que notre magie pouvait recoudre des membres gangrénées afin de redonner un corps sain et vivant.