Visite courtoise de Tenaka et Hirald

Etait-ce l’alcool, la douce chaleur de l’âtre, ou le chuintement de la douce voie au fond de son esprit qui avait fait basculé la tête du guerrier au bord des songes, il n’aurait su le dire, mais il se réveilla parfaitement quand son compagnon pris la parole sur le sujet qui l’intéressé.

Après avoir écouté attentivement la réponse du Chef des Loups, Tenaka sorti de son silence.

Il est vrai que nous nous sommes souvent sentis un peu seul, sans réel attache lors de nos longues expéditions. Et c’est bien pourquoi nous sommes là ce soir, après avoir accepté l’invitation de Xenos… Mais certaine déclaration, assez ancienne certes, me fait encore me poser quelques questions. Vous saurez assurément me renseigner.

Il y a quelques lunes, lors d’une brève halte au temple de la Parole, avant de reprendre la route, j’ai aperçu 2 Chevaliers voulant quitter la meute. Un autre, un certain Cleave me semble t-il avait alors déclaré qu’on ne quittait pas les Loups de la sorte, seul la mort infligé par sa propre lame pouvait couper le lien qui les unissait au groupe. Je ne dis pas que je pense déjà à partir avant même d’intégré les Chevaliers, mais c’est plutôt l’état d’esprit sectaire qu’y m’avait à l’époque troublé. Après, peut-être ces chevaliers avaient-ils mérités leur sort, je ne saurais dire.
Mais, si un chevalier, s’aperçoit que le chemin de sa destinée l’écarte du groupe, ne peut-il que subir le courroux de ses pairs ?

Xenos réfléchit un court instant avant de répondre à Tenaka:

Comment réagirais tu si ton frère Hirald, d'un coup, sans prévenir, te délaissait et s'en allait au loin t'abandonnat?

En fait notre meute a des liens aussi fort que ceux du sang entre deux frères, ou ceux de l'amitié entre deux personnes ayant toujours vécues l'une pour l'autre. De fait, il est, pour les véritables Loups, difficile de quitter la meute. Aussi difficile que de se détourner d'une famille.

Mais même si nous souhaitons qu'ils restent, nous laissons chacun des nôtres choisir sa voie. Après tout, s'il ne se sent plus faisant partie de la meute, pourquoi devrait il rester? Il ne serait plus qu' un poids mort pour nous. Cela nous attristera mais n'empêchera pas que nous conservions des liens, si la situation le permet.

Quand Constantin et Heinrich sont partis, crois tu que nous les ayons pourchassés pour nous avoir rejetés?


Ce que voulait dire Cleave je pense, c'est que si vraiment tu te donnes à la meute, alors il te sera difficile de ne plus te sentir attaché à autre chose. Car alors tu seras la meute et la meute sera tienne. Tu resteras unique en faisant parti d'un tout. Et ce tout représentera tout pour toi. L'esprit de meute amène à penser à la meute tout autant qu'à soi. Et parfois tu ne dissocieras plus les besoins de la meute des tiens propres. C'est cela que certains peuvent juger comme un risque, mais qui en fait, est l'aboutissement de notre lien, et dans ce lien tu y trouveras un plus grand bonheur qu'à errer seul.

Slash retourne son attention vers Tenaka, écoutant avec attention. Puis son regard se tourne vers Xenos, et un sourire passe fugitivement sur ses lèvres.

Xenos ici me précède. Il faut savoir lire entre les lignes. Nous sommes une meute, mais également une famille. Ceux qui ont parvenu à atteindre un certain niveau d'implication dans notre faction, ceux à qui on fait vraiment confiance, sont pour nous des gens que l'on aime comme des frères et soeurs. Tout comme Hirald pour vous Tenaka, je suis prêt à risquer ma vie pour n'importe lequel des miens. N'importe lequel. Si d'une quelconque façon, on touche à un de mes frères.... Je crois que cette personne aura à prier tous les Dieux d'Olympia qu'il ne me croise pas au détour d'un chemin. Parce qu'alors...

Il s'arrête et se contente de hausser les épaules. Un simple haussement d'épaules, mais quelle menace qui se dévoile déjà derrière ce dernier!

Cela dit, quand Heinrich et Constantin s'en ont allé, nous ne les avons pas retenu et nous les avons laissé faire. C'était leur choix. Nous les accueillons même de temps en temps ici.

Mais vous conviendrez Tenaka, que leurs actes étaient loin d'aller dans le sens de la nation olympienne. Ils ont trahi de beaucoup de façon les leurs, et ils nous ont trahi nous également. Plus que cela, ils se sont trahis eux-même. Ils se sont tués eux-même, car ils ont bafoué les idéaux qu'ils avaient embrassés.


Nous ne retenons personne. Cependant, passé un certain niveau, la personne se retint elle-même. Il y a quelque chose de fusionnel ici, et je ne le cache pas. Je ne suis pas ici pour cacher et tromper, mais pour vous révéler ce que je pense des chevaliers noirs. Je ne suis pas un marchand essayant de vous vendre sa marchandise. Je suis un homme qui vous montre un chemin, le sien. Un chemin qui je pense est façonné pour vous.


Certes, nous sommes sans aucun doute sectaires, et je pense qu'il serait difficile pour un groupe d'assassin de ne pas l'être. Mais attention, je ne parle pas de sectes religieuses. Nous ne sommes pas des fanatiques, et je ne suis pas un gourou.


Nous sommes des tueurs. Nous cotoyons la mort et apprenons à la maîtriser. Nous embrassons l'art de la moisson d'Hadès. C'est une chose que, je ne le crains, personne (sinon un petit nombre) que nous ne peut comprendre. Car la façon dont nous l'abordons est différente de beaucoup. Nous ne sommes pas supérieurs, mais différents. Entrer chez les Loups, c'est découvrir un monde.

Les deux hommes écoutaient avec attention Xénos et Slash. Les discours étaient solennels et emplie d’une vérité qu’ils n’avaient pas encore appréhendée en ce sens.

Humhuuummm ... Tout cela devient très philosophique reprit Hirald. Permettez que nous allions voir l’architecture de cette splendide cheminée avec Tenaka.

Les deux hommes se levèrent et s’écartèrent du reste du groupe, trouvèrent deux fauteuils à proximité du foyer et s’assirent en se penchant l’un vers l’autre pour s’entretenir sur ce qu’ils venaient d’entendre. Leurs chuchotements n’étaient guère perceptibles. La conversation était calme, posée et les deux hommes semblaient entretenir un même état d’esprit. Après une bonne dizaine de minutes, les deux hommes quittèrent les confortables assises pour se rapprocher des tables. L’attitude des deux guerriers était décidée, les visages sérieux, leur décision était prise il n’y a avait aucun doute ….

Xenos eut du mal à rester en place lorsque les deux compagnons se levèrent pour quitter la table. D'ailleurs trés rapidement il dut se lever, sous prétexte d'aller chercher une carafe d'eau fraîche. Revenu à table il se servit plusieurs fois, après avoir avalé d'un trait son verre d'hydromel. Il cachait sa nervosité en faisant tourner l'une de ses bagues autour de son doigt, rien d'autre n'était visible, son corps parfaitement détendu, son visage composé, ses yeux fixes.

Entendant les pas des invités se rapprocher, il leva le regard dans leur direction. Point de non retour franchi! se dit il. Redevenu calme il attendit que l'un d'eux prenne la parole.

Tenaka et Hirald reprirent leur place respective. Hirald commença

Depuis bien longtemps, maintenant nous parcourrons Olympia, cherchant aventures et fortune. Nous avons rapidement appris à nous connaître, ressentant l’autre comme une nouvelle extrémité de notre corps lors des combats, ne nous gênant jamais, protégeant le flanc offert du second lorsqu’il se fend pour terrasser un adversaire.
Comme vous l’avez dis, Seigneur, nous n’avons pas d’attaches, ne nous connaissons guère de limite diplomatique, et aucune responsabilité envers qui que ce soit si ce n’est l’un envers l’autre, et jusqu’à maintenant cela nous a réussi. Nous n’avons que faire des discours moralisateur de certains qui nous parlent d’honneur ou de « pseudo-duel », un contre un, lorsque nous tendons une embuscade à un groupe de rebelles ou lorsque nous sommes en guerre. La seule vérité que nous connaissons lorsque nous combattons est « tuer ou être tuer » et ce qu’importe les moyens ! Nous ne sommes guère philanthrope sur le sujet et la survie de l’adversaire n’est vraiment pas note priorité, seule contre notre survie. En cela nous nous sentons aujourd’hui libre !

Hirald fit une pause, laissant à son auditoire le temps d’analyser la déclaration.

A côté de cela, nous sommes, je pense, des personnes honnêtes et « entières ». Si nous nous engagions ce jour avec vous, et c’est pour cela que notre hésitation est ou fut telle, c’est que nous nous devons d’adhérer à un idéal ou suivre la « doctrine » du groupe en ne transgressant jamais les règles qui nous seraient « imposer ». Bien que si nous avons bien tout saisi de vos explications, un Chevalier Noir n’a quasiment de devoirs qu’envers la meute. La raison d’état est un concept assez limité dans votre « monde ». Est-ce que nous nous trompons ?

Hirald attendait juste un signe d'assentiment de ses hotes, si lui et Tenaka avaient bien appréhendé leur mode de fonctionner !

A ton avis Hirald, crois tu que nous nous opposerions de manière si véhémente aux lardaniens, et même de manière si violente contre certains, tel Dlog, et donc d'une certaine manière contre Salminar, si nous ne nous sentions pas libres vis à vis d'eux?

Nous ne sommes plus une colonie, nous respectons les autres olympiens, et pour cela nous sommes prêts, selons les conditions et la situation, à porter notre aide à Lardanium, mais notre état se limite à Ordenum.

Xenos porta son regard vers son seigneur, vérifiant s'il ne se trompait pas et finit par:
Enfin c'est ainsi que je le vois, mais je ne crois pas trop me tromper.

Je me dois te contredire Xenos, d'une certaine façon. La raison d'Etat est un principe qui n'a pas lieu dans notre "monde", Hirald, ou qui ne devrait pas logiquement y avoir lieu.

Cela dit, et même si je suis énormément attaché à Ordenum, je continue de penser que la raison d'Etat concerne les Chevaliers Noirs, dans un sens. Nous sommes plus ou moins libres de cette dernière, il est vrai. Mais qu'on le veuille ou non, nous sommes un peuple. Et en tant que tel, il faut savoir parfois faire abstraction de ses sentiments personnels pour servir quelque chose de plus grand. Un peu comme vous, quand vous êtes allé à Héliké et que vous êtes sorti les bras chargés de ces étendards...


Nous ne sommes ni des Salminarites, ni des pions de Lardanium. Mais au-delà de cela, j'aime à croire qu'un Olympien reste un Olympien dans toute circonstance, et qu'il doit parfois savoir aider ses frères ou ses soeurs.

Je crois que je me suis mal exprimé alors car c'est ce que je tentais d'expliquer. Excusez moi.

Xenos se tut et attendit la suite.

Comme Hirald et moi-même vous l’avons dis, nous avons longuement hésité… à savoir, quelle décision serait bonne pour nous. Rester à vagabonder dans les plaines, ou se joindre à un groupe reconnus afin de partager nos expériences. Votre discours sur l’union qui vous relie, vous Chevaliers, nous à conforter sur notre opinion !

Maintenant notre décision est prise.

Seigneur Loup, Mon compagnon et moi sommes enfin prêt à rejoindre la meute ! Nous mettons notre connaissance d’Olympia, nos compétences guerrières, et pour ma part, ma Hache Snaga, à votre service, et au service des Chevaliers Noirs !

Comme vous l’avez énoncé, vous manquez apparemment d’explorateurs. Je pense que nous pourrons remplir parfaitement ce rôle. Ainsi , nous agirons de façon quasiment identiques que par le passé, mais nos gestes ne seront plus motivés par nos seules envies, mais bien pour un projet plus grand, l’épanouissement de la meute, de la cité d’Ordenum, et de tout le peuple Olympien !

Aux dires de Tenaka les yeux de Xenos s'illuminèrent. C'était fait. Ils avaient dit oui, ils allaient devenir des Loups, rejoindre la meute. Son coeur s'allégea à cette nouvelle. La pression retombait, deux nouveaux frères, et pas n'importe lesquels, rejoignaient la meute. Les Chevaliers Noirs s'agrandissaient, et avec de la chance leurs liens se renforceraient.

Pendant quelques secondes le jeune éclaireur repense aux dires de Dlog. Qu'il aurait aimé que ce faquin soit ici, écoutant sonner la cloche de la vérité. Les Loups n'étaient ni morts ni inutiles. Ils avaient leur propre force, et ils allaient encore le montrer.

Bienvenus...chez vous!

Slash eut un grand sourire et hocha rapidement la tête. Il se leva lentement.

Soit. C'est une très bonne nouvelle que celle que j'apprends aujourd'hui. Tenaka, Hirald, je suis fier que vous ayez finalement rejoint nos rangs. Je pense que d'une certaine façon, vous excellerez dans ce rôle autant qu'il excellera en vous....

Il eut un autre sourire et tendit la main vers le premier quil avait en face de lui, c'est à dire Tenaka. Cela dit, c'est pour tous les deux qu'il s'exprima.

Messieurs... Bienvenue chez les chevaliers noirs.

Bon! s'exclama Xenos Et si on fêtait ça avec une bonne bouteille et un repas?

Qui a envie de quoi?

Au fond de la salle on entendit un faible applaudissement retentir. Sortant d'une des portes menant dans les arrières salle on vit le Chevalier Noir aux longs cheveux blancs s'avancer vers le petti groupe, un sourir ourlant ses lèvres d'ébène.

Ravi de pouvoir compter sur de nouveau compagnon d'arme. Nos chemins se sont déjà croisés mais je n'ai pas pu me présenter sur le moment.

Je rattrape donc mon retard en me présentant. On me nomme Bahel' comme vous pouvez le deviner je suis un Chevalier Noir depuis quelque temps à présent. Et je vous présente mes félicitations pour votre adhésion. En éspérant vous connaitre un peu plus au fil du temps que nous passerons ensemble.

Ah ah oui c'est vrai que c'est une bonne nouvelle, il y a longtemps que nous n'avions pas eu de nouvelle recrue dans nos rangs, mais je dois dire que celle-ci sont d'une grande qualité. Je crois que notre faction vient aujourd'hui de croitre en puissance. Merci de nous rejoindre Messieurs.