Une invitation

Cela faisait quelque temps que Xenos avait rencontré Gorith dans une taverne d'un lutin apparemment connu. Et l'assassin avait proposé au géant de venir dans la taverne des Loups au lieu de rester simplement dans la forêt ou au pied des murailles de la ville. Un après midi donc, quatre soldats d'Ordenum partirent en direction de la forêt en un lieu repéré par l'éclaireur. Ils arrivèrent avec leur armure sombre et leurs lances, mais ne semblaient toutefois guère rassurés. L'un d'eux fit un pas de plus que les autres, et tendit un parchemin au géant.

Le...le Chevalier Xenos nous envoit vous quérir. Il attend votre venue dans leur demeure.

Le soldat recula après avoir laissé le parchemin au géant, et attendit sa réaction. Le parchemin en lui même n'était guère intéressant, l'assassin ne faisait qu'expliquer à Gortih que les soldats étaient là pour s'assurer qu'en ville personne ne l'embête, que ce soit aux portes ou durant la traversée jusqu'à leur antre. Et que de plus, l'assassin l'attendait déjà en leur taverne, et que donc il apprécierait que le géant puisse venir séant, sinon et bien cela serait remis à une prochaine fois.

Les soldats revinrent à la taverne, essouflés et sans le géant. Xenos ne se retourna pas même pour leur parler.

Quelle était votre mission?

La question n'était que pure réthorique, et il continua sans leur laisser le temps de répondre.

Reprenez votre poste aux portes, et faîtes donc une croix sur vos sorties nocturnes pour les jours à venir.

Les soldats se regardèrent un peu déconfis. L'assassin ne parlait pas méchamment, mais sa voix ne montrait nul échappatoire. Trop tard pour eux, ils se dirent que le mieux était de suivre les ordres, peu importe la peur que cela engendrait. Ils repartirent donc, les épaules voutées, Xenos passant le temps en jouant avec le feu de cheminée.

Les deux actuels compagnons de marche sortirent de la forêt doucement, sans que Cormag n'adresse mot à propos des bougonnements du géant...

Ayant poursuivi leur marche silencieuse sur le chemin en terre battue menant à Ordenum, arrivé à quelques centaines de mètres, Cormag s'arreta brusquemment. Il plaça sa main sur son front de manière à cacher ses yeux du soleil et se pencha de manière à y voir plus loin... Puis, riant du ridicule de sa position, il fit signe au géant de le suivre puis partit en direction de la partie Ouest du rempart à toute vitesse lui laissant furtivement ces quelques mots...

Les soldats reviennent, je les trouve lourds... Suivez-moi vite...

Puis c'est posté au-dessus d'une bouche d'un ancien égoût ou de vieilles catacombes que Gorith retrouva Cormag, qui ne cachait pas l'amusement qu'il éprouvait à l'idée de voir la tête surprise de son invité...

Votre élément c'est la terre c'est ça ? Hé bien moi c'est ça !

Il ouvrit la dalle. Une émanation de senteurs florales exquisement pures et douces émanant des sombres sous-terrains que Cormag voulait emprunter vinrent dans l'instant se mêler à l'air pour se perdre dans les nasaux élargis du géant... Un sourire encore plus enfantin qu'à l'accoutumée, l'assassin tint au géant d'un air éxagerement civil...

Si notre cher invité veut bien se donner la peine de me faire le plaisir de vouloir descendre en premier...




[Non Xenos cesse immediatement de t'arracher les cheveux ça va aller très vite !!! dsl encore pour le retard et pour la baisse evidente de qualité de mon texte ^______________^ ciao ! et Gorith si tu veux gérer les réactions de ton perso hein ]

Gorith posa un moment sa main sur son crâne dégarnit gardant un air hébété…Sans doute était-ce la première fois qu’on lui proposait d’évoluer dans des égouts…Il se pencha un instant sans être vraiment affolé par l’éventualité de se faire débusquer par les gardes…

Incroyable ! Je n’avais encore jamais visité un tel endroit.

Le géant gardait sa position et semblait intéressé par se passage fort incongru…Il ferma les yeux un instant et les réouvrit laissant une lueur verte s’échapper des orbites et suinter le long de son visage…

Excusez moi pour cette mascarade mais nous aurons besoin de lumière dans votre…élément…

Dit-il en gardant un sourire malicieux…

Allons y…

Le géant plongea dans l’obscurité du gouffre sans se soucier de la hauteur…Il savait que son élément le protègerait de la chute…

[on arrive Xenos...certes par un chemin peu enviable...mais on arrive^^]

C'est en éclatant de rire que Cormag rejoint Gorith sur un enorme tas de foin mêlé à des dizaines de sortes differentes de fleurs bien-odorantes elfiques...

TaDaaaaam ! ... Excusez-moi mais... Vous vous jetez souvent des precipices comme ça sans savoir s'il n'y a aucun danger de vous briser quelques vertèbres à l'atterrissage...?
...

Ils sont dingues ces géants... Puis sinon... Il sortit une torche enhuilée et l'alluma avec une etincelle qu'il venait de former en faisant ricocher son sabre sur la pierre murale. [J'allais pas dire qu'il sortait un briquet comme tout le monde non plus...] J'pense que vous pouvez eteindre vos yeux, je passe par là tous les jours et j'ai jamais ressenti la necessitée de me dotter de ce genre de choses ^___^' Allez suivez-moi... On en a pas pour longtemps...

La route etant droite, Cormag se savait suivi de plutot près par Gorith. Il en profita donc pour très naturellement désamorcer un ou deux pièges à pics, appuyer sur quelques dalles qui ouvraient des murs sur le côté, monter des escaliers en courant pour tuer un rat au sommet tout ça sans inquieter son invité... Au bout de quelques 5 minutes de marche, il se retournit manquant de peu de se brûler les cheveux avec sa torche...

Le gars qui a construit ces sous-terrains etait un homme formidable... si survivre sur un champs de bataille etait aussi simple que de survivre ici, je serais invincible je peux vous l'assurer... Reculez vous un peu... Vous voyez cet espece de rayon lumineux la haut ? Il mit la torche dans sa main gauche et sortit son sabre avec lequel il frappa une corde camouflée dans l'obscurité qui fit descendre une lourde échelle métallique qui vint, toute droite restant, se planter aux pieds de Cormag qui fixait Gorith en souriant les yeux fermés... Formidable n'est-ce pas ? ... Le plus dur c'est de remettre l'échelle et la corde... je ferais ça plus tard, si vous voulez bien vous donner la peine de monter à l'échelle... ne vous fiez pas à l'étroiteté des murs, nous entrons dans un batiment qui s'avère être notre destination... ne faites pas de bruit non plus... Je ne souhaite pas que tout le monde me prenne mes idées... A moins que vous ayez encore une coutûme géante qui comme pour descendre vous ferait monter plus vite hein...

Après être montés tous deux à l'échelle, Cormag ayant hurlé, malgré ce qu'il avait dit à Gorith, pour effrayer un soldat de la demeure des Chevaliers Noirs à travers le mur, l'assassin chuchotta arrivé au-dessus d'un plafond, soulevant deux dalles discretement, ces quelques mots tout en saluant...

Nous voici enfin arrivés à destination, j'éspère réellement que le voyage fut bon et nous vous invitons avec entrain à revenir profiter du groupe de Cavale Ordenaise Réalisée Malgré Accros et Grabuge. Si vous voulez bien descendre en premier dit-il en montrant le trou ... Cette fois il n'y a pas de foin... ajouta-t-il en faisant un clin d'oeil à Gorith...

Le drôle de couple émergea dans la salle et sitôt arrivé un seau de détritus arriva sur la tête de Cormag, les raclures de pomme de terre et d'autres choses moins appréciables se déversèrent sur ses cheveux lustrés. Une voix douceâtre sortir de l'ombre dans le dos du géant.

Oh je suis désolé Cormag je ne t'avais pas vu! Dire que je m'apprétais à jeter ces saletés dehors...ben je crois que tu vas pouvoir t'en faire un shampooing.

L'assassin avait un fin sourire aux lèvres et son regard se porta rapidement sur Gorith, tandis qu'il sortait des ombres protectrices. Lui tendant la main il le salua.

Bienvenu chez nous Gorith! Je crains que notre bouffon n'ait guère choisi le meilleur itinéraire pour vous faire un petit amusement touristique mais à défaut cela a du vous faire travailler les muscles intercostaux.

Xenos répondit sur le même ton:
Cela dépend de la définition que l'on donne à la courtoisie, certainement.

Il sourit un instant puis reprit.
Mais je vous rassure, armes et magie sont interdites ici.

Il se retourna laissant Cormag dans son dos et alla ouvrir une porte de chêne devant lui.
Si vous voulez bien passer par ici, vous découvrirez finalement notre taverne. J'ai fait écarter le mobilier devant la cheminée pour que nous puissions nous y asseoir à même le sol tranquillement, des peaux de bisons et d'ours devraient nous permettre de ne point trop avoir mal au derrière. La peau de bison venant d'une certaine fête dans votre ville natale soit dit en passant.
L'assassin repensa fugitivement à la bataille contre les centaures, un spectacle assez effarant dont il n'avait que des écrits pour se les remémorer, sa mémoire étant toujours aux abonnés absents.

Pour ce qui est de la boisson nous avons de l'hydromel, quelque chose de simple, mais aussi quelques spécialités: une liqueur à base de violette par exemple, et un vin dont je ne connais pas vraiment moi même la composition, spécialité de notre ville.

Xenos s'effaça, laissant la place au géant de passer et regarda Cormag avec un faux air offusqué.

Par contre toi, tu ne mets pas un pied dans la taverne tant que tu n'es pas lavé!

L'assassin repoussa par jeu Cormag et referma la porte sur son nez. Puis d'un pas feutré il vint vers Gorith, trois bouteilles différentes dans les bras, attrapées au passage derrière le comptoir en tendant le bras. Près de la cheminée un plateau attendait déjà avec des verres... ou plutôt une grande choppe pour le géant, et un verre pour le chevalier.


Je dirais qu'il vaut mieux commencer par le vin, plus frais et doux. La liqueur de violette est forte et brûlante, elle convient pour la fin d'un repas, mais a tendance à abîmer la perception des autres goûts tant elle est forte.

Cela vous convient il?
Xenos avait un tire bouchon dans la main et regardait Gorith, attendant un avis de sa part. Il se tenait debout à la gauche du géant et dos à la cheminée. La pièce et les lumières étaient telles que son visage ressortait à peine, seuls ses yeux jaunes étincelaient.

Tout autour la pièce était calme, comme d'accoutumée. Les Chevaliers aimaient leur tranquillité et de toute façon, n'avaient que rarement des invités. La rançon de la peur et de l'incompréhension certainement.

Oh pardon je m'excuse, je crains que ma formation prenne le pas sur les bonnes manières parfois. L'habitude de jouer avec les ombres je suppose, à tel point que je ne m'en rends même plus compte. Vivre en se cachant est presque une seconde nature. Non pas que je sois du genre pleutre, mais se balader seul dans des zones protégées par un tas d'ennemis n'est pas le genre d'entreprise où l'on se permet en général de se montrer à la vue de tous.

Xenos s'avança et se penchant servit le géant. Les trois quarts de la bouteille passèrent dans son pichet. Qu'importe, l'olympien buvait peu. Se relevant ses cheveux s'écartèrent et Gorith put enfin observer un peu mieux l'assassin. Ses traits étaient assez anguleux et sa joue gauche était traversée d'une assez grande cicatrice. Celle-ci semblait fort ancienne et pourtant elle gardait encore trace profonde, même si elle avait plus ou moins repris la couleur naturelle de la peau, soit plutôt blanche. Le regard du Loup était volontaire, et complexe. Mais quel assassin pouvait ne pas avoir l'esprit encombré par un passé trop lourd? Quoique le sien ait été dilué par l'amnésie, il devait conserver traces de celui-ci même inconsciemment.

Xenos finit par s'asseoir un peu à gauche de la cheminée, laissant la lumière dévoiler un peu ses traits, au moins partiellement. Etait ce inconscient ou non? En tout cas il ne montrait quasiment que son côté droit.

Je ne pense pas que vous soyez bête ou sans avis sur ce genre de question simplement du fait de votre race. Non, peut être est ce simplement que vous ne connaissez guère ces mets et que vous ne savez pas les apprécier. Il est alors normal de ne savoir comment au mieux les goûter.

Mais sinon parlez moi de vous, qui êtes vous? Ormis un géant, qui n'est plus sous le toit de sa ville première il me semble, et..un adepte de la terre il me semble.

Xenos s'appuya au fauteuil et replia une jambre, posant son bras sur son genou.

Vous savez, pour ce que j'en sais je suis ou étais, un peu comme vous. Ma mère était marchande itinérante, mon père forgeron. Du coup visiblement j'ai voyagé toute ma prime jeunesse, visité les plus grandes villes, conversé avec les différentes races. C'est pour cela que très tôt déjà j'étais l'un des rares Olympiens ouvert et prêt à tendre la main à d'autres races.

Mais à ce jour je suis encore plus un voyageur que vous. Car je dérive sur un fleuve d'oubli, à la recherche de souvenirs. Je suis un Loup dont la meute perd sa cohérence...j'espère que cela changera je vous l'avoue...un assassin sans guère d'attaches. Ormis sa ville. J'avoue que je me plie un peu des fois à certains ou à la politique pour cette seule raison. Je ne me vois pas abandonner Ordenum. Même si je passe la plupart de mon temps à l'extérieur de ses murs et si loin même que je ne sens pas les odeurs habituelles de mon chez moi.

Ma seule amie serait peut être bien ma lame. Et c'est fort bien dommage ne croyez vous pas?


Xenos s'arrêta un temps, buvant une gorgée de vin, lentement, le laissant rouler sous sa langue, profitant de son côté fruité. Son regard était rivé sur le géant, sans chercher à le mettre mal à l'aise juste par habitude.

Alors voyez vous, oui je crois souhaiter en savoir un peu plus, et être intéressé qui plus est. Mais je ne vous forcerai pas non plus à aborder des sujets qui pourraient vous être difficile.

Mmm...c'est bien ce que j'avais appris. Appris oui, excusez moi si je vous surprends, mais à la suite de nos rencontres j'ai fait une ou deux recherches afin de comprendre pourquoi vous sembliez avoir des sautes d'humeurs...ce qui en véritait s'expliqua aisément en apprenant que vous étiez deux géants, au nom très similaire.

Xenos regarda droit dans les yeux Gorith, des yeux parfaitement jaune, qui dans l'ombre, auraient presque pu être ceux de loup si ce n'était la forme différente de la fente noire en son centre.

Pour ma part j'ai grandi dans l'ombre de quantité de gens, ou plutôt je n'ai pas grandi jusqu'à arriver ici... une fois mes parents assassinés, et après avoir rencontré le seigneur Slash. Ca été lui mon véritable maître, mentor...Je crois d'ailleurs que peu de personnes ont pu comprendre la relation, de mon point de vue, entre lui et moi. De même qu'entre cette ville et moi même.


Enfin...c'est ce que disent mes parchemins, j'ai encore la mémoire en vacance, mais au moins il semble que j'ai repris ma psychologie d'antan...et peut être mon sale caractère en passant.

Xenos se permit un petit sourire, et buvant une gorgée, reporta son regard dans les ombres d'un fauteuil inoccupé non loin.

Mmm.......il me manque. Voilà tout.